Bagan et ses temples - Jour 4 (partie 1)

Mercredi 8 Novembre 2017 :

Nous partons pour le dernier lever de soleil sur Bagan. Le temple sur lequel nous avions prévu d'aller est fermé, nous nous décidons pour le stupa d’en face sur lequel je n’ai aucune envie de monter. Escaliers raides, étroits, dangereux, dans le noir avec une faible lumière, bref je grimpe mais le vertige est là et j’ai peur, même une fois assise ! Néanmoins instants magiques lorsque le soleil se lève (même s'il n'est pas exceptionnel) et là, la « pause » où l’on oublie tout !







Cette dernière matinée est encore consacrée aux temples.

Juste avant d’arriver à la pagode Shwezigon que nous allons visiter, nous passons devant des marchands de poterie.
Des birmans déchargent d’énormes jarres d’un poids lourd venu de Chine. Elles sont entreposées dans le camion les unes sur les autres avec simplement de la paille entre elles pour ne pas casser.
Vous pouvez remarquer qu’ils portent tous le traditionnel longhi.




Puis nous arrivons à la sublime pagode SHWEZIGON (1059-1090), l’une des plus belles du pays, ma préférée.
Nous accédons à la pagode par une grande allée couverte, puis d’un seul coup nous découvrons l’immense dôme étincelant.
Cet imposant stupa en grès est recouvert de feuilles d’or. Le zedi central mesure 49 mètres de hauteur.
C’est la seule de Bagan construite en pierre et non en briques avec un style architectural typiquement birman. De la base partent trois terrasses rectangulaires, suivies d’une octogonale puis d’une dernière terrasse ronde, annonçant le stupa cylindrique. Les quatre sanctuaires qui entourent le stupa central renferment quatre Bouddhas debout en bronze de quatre mètres de haut. 









Le stupa central abriterait un os frontal du Bouddha et la réplique d’une de ses dents qui se trouve au Sri Lanka. C’est une des plus vénérées du pays; elle est très fréquentée par les bouddhistes, les moines et les marchands du temple.


Au pied de l’escalier qui monte du côté oriental du stupa, une petite cavité circulaire de 10 cm, creusée dans un bloc de pierre, est remplie d’eau. On lui trouve deux fonctions : mesurer la rectitude de la pagode (en s’asseyant devant, on peut apercevoir le sommet de la pagode se reflétant dans l’eau) ou permettre aux monarques d’admirer le reflet du hti sans pencher la tête en arrière, ce qui aurait pu faire tomber leur couronne.



Tout autour, salles de repos et de prière avec toits à étages de style birman traditionnel. Le lieu le plus important (pas le plus beau) au sud-est du site, est le sanctuaire jaune où sont les 37 nat. 

Quelques mots sur les nat :

Foi et superstition vont souvent de pair en Birmanie. Si plus de 80 % des Birmans sont bouddhistes, nombre d’entre eux respectent les vieilles croyances animistes dans les esprits ou nat. La croyance est fondée sur le principe suivant : tout être, vivant ou non, est animé par un esprit. Le culte des nat, qui provient de l’Inde consiste à se concilier les esprits par des sacrifices, plutôt qu’à les adorer.

Leur principale crainte n’est pas simplement que les esprits perturbent leur vie quotidienne, mais plutôt qu’ils entrent dans leur corps et leur esprit et les contraignent à des actes inadmissibles en public.

A certaines occasions, le culte des nat va au-delà de la vénération par des offrandes et se traduit par des invocations. Elles sont habituellement pratiquées au cours des fêtes des esprits, lors desquelles la musique est destinée à attirer les nat. Les boudhistes sont habillés somptueusement ces jours-là.

Les nat nous ont accompagnés tout au long de notre voyage. Les croyants leur font sans cesse des offrandes (fleurs, nourriture) pour les amadouer : dans des niches, le creux des arbres, les pagodes, les sanctuaires de villages, leur maison sur le nat sin (autel des nat), leur voiture…


Cette pagode a quelque chose de magique. On y ressent à la fois de la sérénité, de la gaité, de la vie. Beaucoup de jeunes se promènent ensemble et rigolent. Tout le monde semble heureux ici. Je pourrai rester des heures à m’imprégner de cette atmosphère. J’adore ce lieu.

Qui dit touristes, dit photos. Les locaux adorent se prendre en photo avec les touristes surtout à Bagan.






Laurent fait sa première photo avec les pieds. Tout au long de notre voyage il va renouveler la prise de ce type de photo qui va tellement plaire et faire rire les birmans adultes et enfants. Des moments partagés avec eux de joie et de bonheur.


Puis nous sortons de la pagode et Claire fait l’essai des sons de cloches que l’on trouve dans toutes les pagodes.


Jean-Michel, essaie la roue des vœux, une roue qui tourne avec différents réceptacles. A chacun correspond un vœu qui se réalise si l'argent que tu jettes tombe dans le bol. Son billet n’atteint même pas la roue ! Il est dépité.

Comme il fait très beau, un grand ciel bleu, nous décidons d’aller revoir en extérieur le temple d’ANANDA pour refaire des photos. Il est vraiment sublime sous le soleil.






Un petit tour de E-bike dans un chemin très sablonneux et nous voici au temple de DHAMMAYANGYI.

Repérable à sa forme pyramidale et à son aspect très massif et imposant, il est visible de toute la plaine de Bagan. Cet immense temple fortifié du 12ème siècle est célèbre pour ses passages intérieurs fermés par des briques et son histoire sanglante. C’est le mieux conservé des temples de Bagan. Son plan est en forme de croix grecque.

Son intérieur constitue l’une des grandes énigmes de Bagan. En effet, son déambulatoire intérieur a été, pour une raison que l’on ignore, comblé au moyen de gravats de briques et totalement muré au moment même de la construction du monument. 





Trois des quatre sanctuaires du Bouddha furent également obstrués avec des briques. Le sanctuaire ouest, le seul restant, contient deux statues originales de bouddhas côte à côte. L’intérieur fait un peu vide, d’autant que les traces de fresques sont mal conservées et dégradées par les fientes de chauve-souris.




Un petit garçon vêtu d'une chemise au logo de « McDonald's » est en train de jouer seul. Je lui donne un petit avion à construire et une corde à sauter. Il va tout de suite chercher son papa pour lui monter son avion. Je reste à discuter un moment avec le papa (il est vendeur et parle un peu l’anglais). Je suis étonnée car il situe bien les pays d’Europe. 




Le « temple perdu »
En partant nous sommes encore séduits par l’extérieur d’un temple perdu au milieu de cultures (je n’ai pas trouvé son nom). 



Il y a une grande terrasse sur laquelle Laurent et Jean-Michel vont monter pour faire les photos de la plaine et des temples. Vues magnifiques.



Et pour la première fois, nous voyons un bouddha habillé en noir.


Et nous nous rendons à la pagode DHAMMAYAZIKA.
Edifiée en 1196, cette pagode se trouve dans un joli jardin arboré et travaillé avec soin. De forme pentagonale c’est un des derniers grands monuments construit. Le stupa est orné d’une cloche dorée. Sa base est constituée de trois terrasses superposées, ornées de plaques émaillées contant les vies antérieures du Bouddha. Encore là, les terrasses sont fermées et le stupa en rénovation, c'est bien dommage.

Le stupa (un des plus hauts de Bagan) est dédié aux cinq Bouddhas : les quatre Bouddhas révélés et le Bouddha du futur, celui dont la venue marquera la fin de ce monde et le début d’un autre. 









Puis nous déjeunons dans un petit restaurant à côté du temple avec au menu, de très bonnes nouilles sautées.
Fin de nos visites des temples à Bagan.

Quelques impressions personnelles en vrac sur Bagan : 
Des temples, des stupas, des pagodes à perte de vue dans une plaine verdoyante. Nous n’en avons visité qu’un tout petit nombre : 26 sur plus de 2 000.
Nous nous attendions à trouver du tourisme de masse et nous avons été très surpris car il n’y a pas beaucoup de monde en même temps sur les lieux de visites. Nous nous sommes même parfois retrouvés seuls ou presque. 
Des bouddhas par milliers : des petits, des grands, des énormes, des très beaux, des très laids...
Des fresques dégradées mais aussi d'autres magnifiques, en bon état.
Du doré, de l’or, des paillettes, des pierres précieuses, encore beaucoup de richesses.
L’émerveillement devant chaque découverte de temple qui est unique, qui a son histoire (Jean-Michel nous avait préparé un book avec l’histoire des temples visités), sa couleur, ses bouddhas…
Les balades en e-bike dans la jolie campagne, sur les chemins de terre conduisant aux temples.
Le monastère Nat Taung entièrement construit en bois de teck, de toute beauté .
Perchés sur les escaliers des temples, nous admirons un panorama extraordinaire, de magiques levers et couchers de soleil...
Atmosphère dans les temples sereine et paisible. Les bouddhistes, birmans, touristes... tout le monde a l’air heureux.
De belles rencontres tout au long de ces journées avec les birmans si chaleureux, avec les enfants si joyeux et souriants.
Très beaux vêtements des bouddhistes dans les temples, gais et colorés.
Vol en montgolfière : une expérience inoubliable, magique, sublimissime, mon grand coup de coeur de ce voyage.
En contemplant tous ces temples millénaires construits par des rois à la ferveur religieuse démesurée dans cette belle campagne, j’ai eu plusieurs fois l’impression de remonter le temps à l’époque du premier empire birman.

J’ai eu un choc inoubliable pour Angkor (qui était un de mes rêves),  j’ai eu la chance de passer 10 jours (ici), et j’ai eu le même à Bagan. Bagan et Angkor sont envoûtants.  
Mais ce n’est qu’un au revoir, il y a encore tellement à découvrir.

Nota :  Dans ces impressions, j’ai indifféremment appelé "temples ", les temples, pagodes et stupas. 

A suivre….