Parc national de Capitol Reef et Cathedral Valley

Mardi 21 juin :

Notre journée sera consacrée au parc national de Capitol Reef. Après un petit tour décevant sur la Scenic Drive (les formations rocheuses intéressantes sont toutes situées à l’est de la route, donc complètement à contrejour), nous nous rendons à Capitol Gorge. Nous commençons notre exploration de ce canyon en voiture.





Par endroits, la profondeur du canyon est vraiment impressionnante. On s’y sent tout petit !


A l’extrémité de la piste, lorsque le canyon se resserre, nous abandonnons notre voiture pour continuer à pied.




Après un kilomètre et demi nous quittons le fond du canyon pour prendre un peu de hauteur …



... et rejoindre cette jolie piscine où si l'eau n'était pas aussi peu ragoûtante, nous nous baignerions avec plaisir.


Lorsque nous sortons des gorges, il est 11h30 et il fait déjà 38 degrés ! La journée promet d'être caniculaire.

Si nous sommes venus aujourd’hui au parc de Capitol Reef, c'est parce qu'il y a deux ans nous n'avons pas pu atteindre Cathedral Valley, la faute à un gué qu'il est nécessaire de franchir avant d'avoir accès à cette région reculée et peu visitée. La Fremont river avait à l'époque beaucoup trop d'eau pour que nous puissions tenter la traversée. Avant de partir vers Cathedral Valley, où nous avons prévu de camper cette nuit, nous passons au visitor center pour faire un point sur le niveau d'eau du gué et sur l'état des pistes (boucle d'environ cent kilomètres). Le ranger jette un coup d'œil rapide à notre voiture et nous dit « No problem ! ». Nous voilà rassurés.

Effectivement, pour le franchissement du gué, c'est de la rigolade. Afin d'assouvir notre vengeance et d'affirmer notre domination à la Fremont river, nous nous offrons même le luxe de faire chacun un passage.



Cette fois ça y est, Cathedral Valley s’ouvre à nous. Mais si nous sommes contents d'avoir franchi le gué de la Fremont river, nous sommes très déçus des conditions dans lesquelles nous allons effectuer notre visite. Elles sont loin, très loin, d'être idéales. Il fait une chaleur d'enfer (une canicule inhabituelle à cette période de l'année s'est abattue sur l'ouest des USA), le ciel est d'une horrible couleur grisâtre-bleuâtre et une épaisse brume de chaleur masque partiellement le soleil et bouche totalement l'horizon. Un vrai cauchemar pour photographes !

La première partie de la boucle, juste après le gué, traverse une zone de badlands, les Bentonite Hills.


Ce secteur est un véritable piège lorsqu’il pleut. En quelques minutes les argiles dans lesquelles la piste est tracée se transforment en une gadoue infâme qui rend très rapidement toute circulation impossible, même pour les 4x4 les plus performants. Il arrive régulièrement que des visiteurs se retrouvent piégés, parfois pendant de nombreuses et longues heures … Une seule solution, attendre que le sol sèche !

Même si les conditions que nous rencontrons aujourd’hui ne nous plaisent pas, au moins il n’y a pas de risques de pluie. Nous pouvons donc attaquer les Bentonite Hills sans crainte de nous retrouver piégés. Les badlands que nous traversons sont superbes. Leurs formes douces et arrondies ainsi que leurs couleurs qui présentent toutes les nuages du gris, du marron et du bordeaux sont du plus bel effet.






Avec un joli ciel bleu le spectacle doit vraiment être superbe. Nous avons juste eu le droit de l’entrevoir un très court instant, le temps d’une seule photo.


Au cœur des badlands nous découvrons les restes d’un ancien engin sans doute utilisé à des fins de prospection. En grande partie composé de pièces de bois associées à quelques éléments métalliques, ce « dinosaure » du tout début de l’ère industrielle reste impressionnant.


Au-delà des badlands les paysages deviennent moins intéressants et plus nous avançons, plus le ciel est envahi par les nuages. De temps en temps nous tombons sur des cactus aux fleurs d’une couleur rose assez inhabituelle.


A l'extrémité nord de la boucle, nous nous arrêtons à quelques points de vue ...


... avant d'atteindre LE point de vue de Cathedral Valley, Upper Cathedral Valley overlook qui offre une vue sur les célèbres monolithes de cette région. Malheureusement pour nous, les conditions d'éclairage sont de pire en pire.




Nous poursuivons notre route jusqu'au camping (pas très loin) où nous montons notre tente. Il n’y a que six emplacements, mais nous sommes seuls. Pas vraiment étonnant car il faut être motivé pour venir camper ici.


Retour au point de vue de Upper Cathedral Valley overlook dans l'attente d'un hypothétique miracle. Nous aurons beau patienter plus de deux heures, supporter les assauts incessants d'innombrables minuscules moucherons, manger de la poussière apportée par les vents violents qui balayent le promontoire où nous sommes installés, nous n'aurons pas droit au spectacle tant attendu. Rien de mieux que cela ! Quelle déception, nous qui comptions tant sur cette fin de journée et sur le coucher de soleil …





Mais ce n’est pas grave, nous gardons le sourire et plaçons tous nos espoirs dans la journée de demain. On a le droit de rêver !


Nous sommes de retour au camping juste avant que l’obscurité totale prenne le contrôle. Il n’y a toujours personne d’autre que nous. Nous serons donc seuls. Seuls au milieu de ces immensités désertiques. Seuls au milieu de nulle part.

Notre diner sera vite expédié, la faute aux multitudes de moucherons et autres bestioles piquantes qui nous harcèlent sans répit.